Et
voilà ! C’est reparti ! Dix ans après notre retour de voyage à vélo,
on reprend la route, avec deux paires de mollets en plus, un embourgeoisement
certain si l’on en juge la peine que nous avons eu à nous détacher de tous les
biens matériels accumulés durant ces dernières années, un bus dépassant donc largement
les 3,5 tonnes requises, quelques rides en plus et une forme physique
amoindrie… mais la même fébrilité à l’idée de partir à nouveau sur les routes,
de casser le rythme, de prendre le temps, simplement. Le temps de vivre, de
découvrir, de flâner, sans contraintes ni obligations.
Lundi
soir 18 août, 21 heures.
Après avoir terminé les rangements, ménage et chargement sur les chapeaux de roue, et fêté les 11 ans de Julie et Emilie, nous prenons la route. Cap sur le midi de la France, avec une première pause chez Rosette et François, nos amis de Mondragon rencontrés il y a 14 ans sur le GR 20, en Corse. Une seule nuit dans notre nouvelle maison mobile… avant de réintégrer déjà un lit spacieux et confortable. Un séjour ponctué d’apéros pastis-vin de sureau et de conseils précieux de la part de camping-caristes accomplis.
Après avoir terminé les rangements, ménage et chargement sur les chapeaux de roue, et fêté les 11 ans de Julie et Emilie, nous prenons la route. Cap sur le midi de la France, avec une première pause chez Rosette et François, nos amis de Mondragon rencontrés il y a 14 ans sur le GR 20, en Corse. Une seule nuit dans notre nouvelle maison mobile… avant de réintégrer déjà un lit spacieux et confortable. Un séjour ponctué d’apéros pastis-vin de sureau et de conseils précieux de la part de camping-caristes accomplis.
Forêt de Païolive |
A Mondragon |
Et
c’est reparti! Pour de vrai, cette fois, avec un espace de vie restreint à
l’intérieur mais gigantesque à l’extérieur, beaucoup d’enthousiasme et de
curiosité, nos toutes premières expériences... et notre premier repas à bord, raisonnable, frugal, à la limite de l'acceptable sachant qu'on est en train de fêter l'anniversaire d'Yvan ce soir-là. C'est que nos foies, estomacs et pancréas ont été mis à rude épreuve ces dernières semaines, et qu'il va nous falloir du temps pour tuer toutes ces toxines!
La
Camargue.
Un
horizon piqué de taches roses, un crépuscule chargé de bruissements d’ailes et
de cris de rassemblement, la vase des étangs brassée par une foule d’échassiers
venus y passer la nuit. Des balades enivrantes au coucher du soleil, nous
rappelant les steppes d’Hortobaji en Hongrie, ou les vastes parcs nationaux indiens…
de quoi apaiser la soif ornithologique d’Yvan.
Et
notre premier cambriolage. Une vitre fendue, forcée au pied de biche, des
couchettes sens dessus-dessous, toutes les armoires et tiroirs béants… Mais
tout y est. Ouf !
Parc ornithologique de l'étang de Gau |
Héron cendré |
Héron gardeboeuf |
Aigrette garzette |
Ragondin |
Saintes-Maries-de-la-mer |
En route pour le Phare de la Gacholle |
Nous
poursuivons sur la côte, avec de courtes étapes balnéaires à Narbonne-plage et
Ste-Marie-plage. Un début tranquille, qui permet à chacun de trouver ses marques,
prendre le rythme.
Une fois acceptés les petits
désagréments du quotidien (se cogner à l'autre à chaque fois qu'on fait un pas,
la vie avec son conjoint-e 24h sur 24 avec tous les petits défauts qu'on suspectait à peine quand on ne faisait que se croiser et qui maintenant s'enflamment sous
les feux des projecteurs, nos odeurs qui brassent et se mélangent au fil des
jours dans ces quelques mètres carrés,...) on prend réellement conscience du
cadeau qu'on est en train de s'offrir. Une parenthèse dans un quotidien
passionnant mais souvent chargé et exigeant, à slalomer entre des plages de temps bien définies et soigneusement découpées. Et maintenant, ce même temps… immense, devant nous.
Le 29 août, nous quittons la mer et
mettons le cap sur les Pyrénées. Une fraîcheur et un calme bienvenus après
l’agitation de la côte, le sel, le sable, le soleil brûlant.
Les montagnes sont magnifiques, le
soleil s’obstine à briller, et nous oblige à repousser notre rentrée scolaire,
que nous pensions calquer sur celle de la France.
Les nuits aux départs des randos se font plus fraîches, le thermomètre n'affiche déjà plus que 12 degrés le matin au réveil, dans le bus.
Les nuits aux départs des randos se font plus fraîches, le thermomètre n'affiche déjà plus que 12 degrés le matin au réveil, dans le bus.
Les premières marches mettent à rude
épreuve nos mollets ramollis par un été peu actif passé à remuer poussière et
cartons. Les Boums de Vénasque, à la frontière espagnole, nous enchantent, deux
petits lacs de montagne bucoliques qui s’offrent à nous après une montée exigeante.
La Brèche de Roland, plus au nord, dans l’imposant Cirque de Gavarnie, nous
emmène dans un environnement alpin, pour la plus grande joie des filles qui ne
se lassent pas d’escalader les rochers, avec l’agilité des isards, et de dévaler
les névés, oubliant immédiatement le dénivelé et les six heures de rando que
leurs petites jambes ont engrangées. La douleur est pour nous, qui sommes
immanquablement confrontés à notre lent et immuable vieillissement, soufflant,
suant derrière nos propres filles.
Nous faisons une pause au bord du Lac de
Loudenvielle pour fêter les 5 ans de Loïse, le 2 septembre. Nous tentons un
gâteau d’anniversaire au chocolat, dans la casserole « antique » qui
nous a été gentiment prêtée par le fournier de Crissier, qui nous assure y
avoir savouré les meilleurs gâteaux de son enfance. Le résultat est
inespéré ! Chic ! Un four, donc plein de gâteaux, de cakes, de
soufflés, clafoutis et gratins, nous permettant de varier les plats et sortir
de la cusine basique qu’offre le camping-car.
Une belle balade à vélo, deux trois
brasses lascives, une détente revigorante dans les bulles des Bains de
Loudenvielle, et enfin quelques pas de grimpe sur un gros rocher, pour
l’anniversaire de Loïse.
Trois mois… euh, 3 semaines après notre
départ, nous voici pausés dans un petit camping simple mais extrêmement
sympathique, à Lourdes. Une pause lessive nécessaire. Egalement l’opportunité
d’avoir une connexion wi-fi, trier les premières photos et lancer le blog. Les
filles sont enchantées, moins de marches, plus de jeux… Et surtout, elles
viennent d’intégrer leur nouvelle classe, le lundi 8 septembre, 1H pour Loïse
et 4H pour Zoé, à l’ombre d’un grand chêne, avec pour fond sonore le chant du pic vert. Une salle de classe qui ne stimule pas réellement la
concentration, mais qui enchante nos élèves, une cour de récré gigantesque. Beaucoup de sport et de cuisine, un
peu de musique, un peu d’écrit, un peu de programme puisque nous sommes au calme et posés, avant
de poursuivre sous une forme plus ludique durant les trajets... les virages,
routes chaotiques et culs de poule ne permettant pas de rendre un travail écrit
convenable. Le quotidien se chargera du reste, immersion dans la nature et la
culture des régions traversées. En plus du bonheur de la découverte, celui de faire
l’école au plus prêt de nos convictions et de notre conscience... Avec un avantage : celui de donner un rythme au voyage,
des repères et un cadre sécurisant aux filles. Espérons juste que le soleil, de
temps en temps, nous fasse la fleur d’arrêter de briller, pour nous permettre
d’être plus assidus à la tâche.
Le soleil continue de briller, l’été
indien semble s’être installé. La route se poursuit à l’ouest des Pyrénées. Cap
sur l’Espagne !