Uno, dos,
tres, cuatro, cinco, seis, siete, ocho, nueve, diez.
Buenos
dias ! Buenas tardes ! Buenos noches ! Adios. Hasta luego. Como
te lliamas ? Como està ?
Perdon. Muchas gracias ! No hablo
bien espanol. No entiendo. Donde estan los servicios ? Quisiera un café,
por favor. Sabe donde hay una panaderia ? Vale !
Les cours
d’espagnol vont bon train alors que nous quittons Lourdes. Des mots, des
intonations, des bribes de conversations glanés chez nos voisins espagnols de
Crissier résonnent soudain en nous, figurant la trame sur laquelle viennent se
tisser nos premiers mots.
La pluie
nous rattrape sur les routes des Pyrénées Orientales. On en avait perdu le goût
et l’odeur. Notre randonnée autour du Pic du Midi d’Ossau se résume à une
balade le long du Lac d’Ayous, alors que tonne au loin la tempête.
...et Pic du Midi d'Ossau |
Crêpes
party, école et flâneries sur la Crête des Escaliers, à l’assaut de
l’Arthanolatze balayé par un vent furieux, tandis que notre ornithopathe, les
yeux vissés au ciel, enraciné sur le Col d’Organbidexka, haut lieu de migration
des rapaces, s’exerce au comptage, scrutant le ciel à la recherche de petits
points noirs.
Col d'Organbidexka |
Arthanolatze |
17
septembre. 32°. 20h00. Nous arrivons suintant comme des éponges à San
Sebastiàn, chahutés par les klaxons d’automobilistes impuslifs, alors que nous
nous perdons dans les ruelles étroites et bondées de la ville, errant sans
grâce ni grande conviction à la recherche d’une aire où nous poser.
Le temps d’échanger
quelques infos avec les voisins, de gratter notre premier pays, la France sur
notre carte de L’Europe… et nous sombrons déjà, bercés par les bruits de la
ville.
Séjour
bref mais agréable à San Sebastiàn, charmante cité pleine de vie, enserrant dans
ses pinces de bitume, comme un joyau précieux, une grande plage de sable fin. Au
crépuscule se retrouvent les Donostiarres, qui se rafraîchissent dans les eaux
revigorantes ou sur les terrasses, un verre de Txakoli à la main. Douceur du
soir qui voit se dissoudre dans la fine brise marine qui se lève, la canicule
emmagasinée durant la journée.
La visite
de l’Aquarium ravit les filles, surtout les requins, avec lesquels elles jouent
à se faire peur, tandis que nous découvrons, amusés, des poissons aux formes
étranges et aux lèvres pulpeuses.
San Sebastiàn |
Aquarium, San Sebastian |
Après San
Sebastiàn, la route s’étire le long des falaises de Flysch, courant parfois
dans les campagnes et forêts de pin avant de redescendre sur la Mer
Cantabrique, s'ouvrant sur de belles criques aux eaux claires bordant des
villages peu pittoresques, construits
tout en hauteur, les étages se superposant pour absorber les nouveaux venus gagnant
ces baies étroites.
Nous
renouons avec la mer. Baignades quotidiennes dans des eaux fraîches,
revivifiantes.
Saturarran plage |
Nous
quittons les plages pour une petite incursion dans les terres, au sein de la
réserve de biosphère d’Urdaibai. Une balade dans une forêt d’eucalyptus, à
laquelle succède un bois de pin, nous mène à la Forêt Enchantée d’Oma, un
espace dédié au land art, où le peintre basque Ibarrola nous invite à jouer
avec la nature, créant lèvres qui embrassent, personnages, yeux invasifs suivant
la position que l’on adopte.
Forêt enchantée d'Oma. |
Les ports nous accueillent la nuit, les côtes nous réservent bien des surprises le jour, comme le magnifique Hermitage de St-Jean de Gaztelugatxe.
Bermeo |
Cabo Matxitxako et Gaztelugatxe |
Petite
pause à Bilbao, pour la visite incontournable du fameux Musée Guggenheim.
Juchés sur les sommets de la ville, nous troquons pour une fois nos vélos
contre le bus de ligne pour la visiter. Nous déambulons de tous côtés, admirant
l’impressionnante architecture en titane, pierre et verre du musée, qui épouse
les formes d’un bateau. Quant aux expos, outre la belle collection de peintures
du XXe, tels que celles de Léger, Kandinsky, Mirò, Mondrian et Picasso, nous
sommes encore envoûtés à ce jour par une performance de toute beauté du groupe
islandais de Ragnar Kjartansson. Difficile de quitter cette salle où, cernés
d’écrans géants, on se retouve transporté par les lignes mélodiques des neuf
artistes du groupe, enregistrés chacun simultanément dans un lieu différent (la
baignoire pour Ragnar Kjarzansson). Assis par terre ou déambulant à la
recherche du chant grave et larmoyant de la violoncelliste, de l’accordéon
plaintif ou de la guitare mélancolique…
Nous
quittons les plages et déferlantes océanes pour les Picos d’Europas, imposant
massif de rocs à un jet de pierre de l’océan. Quel plaisir de retrouver la
montagne, la brume automnale et le froid vif matinal, l’atmosphère des petits
villages de montagne. On passe de 30° à 10° au lever, dans le bus.
De belles
randonnées nous attendent, sur cette chaîne de rochers qui fait la joie des
alpinistes espagnols, et dans les gorges de Cain, vertigineuses, sur des
sentiers étroits défiant le vide, sans barrière ni sécurités, replaçant chacun
face à soi-même et à ses responsabilités.
Pour
terminer la découverte de ce magnifique parc national, une balade dans la
région des Lacs d’Enol et d’Ercina nous emmène sur des alpages sortis d’un
autre temps, qui font naître chez les filles des rêves de bergères asticotant
trois chèvres, les mains plongées dans leur lait pour fabriquer un goûteux
fromage. Heidiiiii...
Cette
région est aussi le lieu de magnifiques bivouacs, comme celui de Posada de
Valdeon, petit village du bout du monde que nous atteignons au crépuscule,
après avoir traversé des heures durant du rien, la tête peuplée de rêves d’ours
et de loups, nombreux dans cette région. Mais il va falloir patienter jusqu’à
l’hiver pour les voir. C’est à ce moment-là qu’ils approchent du village, en
quête de nourriture. Nous nous contentons, pour l’heure, de cette nature
sauvage peulpée de cerfs, dont les brames impudiques nous remuent jusqu’aux
tréfonds de la nuit.
Monastère Santo Toribo de Liébana |
Parc National des Picos d'Europa. |
Pain maison à Fuente Dé |
Posada de Valdeon |
Gorges du Cares à Cain |
Basilique de Covadonga |
Lac d'Enol |
Lac d'Ercina |
Bergerie |
Après
cette escapade sur les plis de la terre, nous regagnons l’océan. Le splendide
village de pêcheur de Cudillero nous accueille au lever du soleil, les filles troquant
cette fois-ci leurs rêves de bergères contre des rêves de pêcheurs habitant ces
minuscules demeures agrippées à la colline. Seraient-elles déracinées ?
Une longue
piste cyclable de plus de 15 kilomètres nous mène à la ville, le long de côtes
déchiquetées ou de plages engageantes. Dolmens, pieuvres design, la Tour
d’Hercule, construite au IIe siècle, seul phare romain encore en fonction,
gigantesques bateaux quittant le port et invitant au voyage, baignade en plein
cœur de la Corogne… autant de pauses bienvenues sur la découverte de la ville
et de ses alentours.
La Corogne |
Tour d'Hercule |
Les jours
qui suivent butent à tout moment sur les plages de sable blanc. L’appel de l’Océan
est irrésistible… Baignades quotidiennes dans des eaux de plus en plus
fraîches. Les plages sont désormais presque désertes. Les vagues grossissent,
les bivouacs dans les ports, au bord des plages ou près des phares deviennent
plus mouvementés, notre bus dansant au gré du vent, au rythme des vagues qui
s’éclatent sur les rochers. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle cette côte « la
Côte de la Mort ».
Les villages se succèdent, plein de couleurs, plus charmants les uns que les autres, abritant dans leurs jardins de mystérieux "mausolées", horréos de granit montés sur pilotis servant à sécher le maïs.
Les villages se succèdent, plein de couleurs, plus charmants les uns que les autres, abritant dans leurs jardins de mystérieux "mausolées", horréos de granit montés sur pilotis servant à sécher le maïs.
Cabo
Vilan, Cabo Fisterra, Cabo Corrubedo… Ni dauphins ni baleines au bout du
téléscope, mais une migration étonnante de centaines de spatules blanches, et
quelques poignées de Fous de Bassan et de Puffins. Et surtout, de magnifiques
couchers de soleil, le dernier, le plus beau au Cabo Corrubedo augurant sans
doute du mauvais temps qui trépigne déjà aux portes de la Galice.
Laxe |
Cabo Vilan |
Cabo Fisterra-Cap Finistère |
Fisterra |
Plage de Carnota |
Horréos à Carnota |
Plage de Louro |
Ruines du village celte à Barona |
Cabo Corrubedo |
Corrubedo |
Le déluge
nous réveille au milieu de la nuit, dans le petit port de Corrubedo, un autre
village du bout du monde. Des trombes d’eau s’abattent sur le toit, le vent
nous fait valser.
Une atmosphère dingue nous accueille à l’aube. La nuit recouvre encore le port à huit heures passées. Le petit déjeuner-pyjama, alors que les pêcheurs vaquent à leurs occupations dans la tourmente, à travers la vitre zébrée de pluie, transforme notre bus en doux cocon à l’abri de l’eau… jusqu’à ce que nous prenions la douche sous la lampe gorgée d’eau, et que nous découvrions les armoires inondées.
Le mauvais temps perdure toute la journée. C’est sous la pluie que nous visitons Santaigo de Compostela, où se réunissent nombre de pèlerins hâlés et encapuchonnés parvenus au terme de leur longue marche. Le mauvais temps nous invite à nous réfugier dans une petite gargotte espagnole. Poulpes, jambon cru et melon, filet de colin, porc au queso de la région, vino de casa, café et surtout le fameux gâteau aux amandes de Santaigo…. tout ceci pour trois fois rien. Notre premier resto.
Une atmosphère dingue nous accueille à l’aube. La nuit recouvre encore le port à huit heures passées. Le petit déjeuner-pyjama, alors que les pêcheurs vaquent à leurs occupations dans la tourmente, à travers la vitre zébrée de pluie, transforme notre bus en doux cocon à l’abri de l’eau… jusqu’à ce que nous prenions la douche sous la lampe gorgée d’eau, et que nous découvrions les armoires inondées.
Le mauvais temps perdure toute la journée. C’est sous la pluie que nous visitons Santaigo de Compostela, où se réunissent nombre de pèlerins hâlés et encapuchonnés parvenus au terme de leur longue marche. Le mauvais temps nous invite à nous réfugier dans une petite gargotte espagnole. Poulpes, jambon cru et melon, filet de colin, porc au queso de la région, vino de casa, café et surtout le fameux gâteau aux amandes de Santaigo…. tout ceci pour trois fois rien. Notre premier resto.
Santaigo de Compostela |
Petite
halte à Pontevedra, jolie ville pleine de charme, dans laquelle Zoé et Loïse
goûtent à leur plus grosse glace du voyage !
Saut de
puce à Tui, ville frontière, avant de basculer de l’autre côté…
Vilagarcia |
Combarro |
Pontevedra |
Réveil
sous les premières caresses du soleil, au port d’Esposende, au Portugal. Quelques
mouvements sur les instruments de torture de l’espace de « maintenance 3e
âge » jouxtant notre bus… et nous voilà en route pour le grand marché de
Barcelos, qui a gardé une âme rurale, émergeant des criées, faces tannées-ridées
et jupons des grand-mères. Happés dès nos premiers pas par les succulents pains
au sucre et étalages sans fin de pâtisseries aussi diverses qu’enrichissantes….
joyeuse débandade de crèmes blanches, jaunes et oranges, d’amandes, de sucre,
de chocolat. Un peu plus loin, les volailles se tiennent chaud, piaillant et
caquetant dans un fouillis de plumes tandis que, les sens en éveil, nous
subissons ce subit détournement d’odeurs…
Premier réveil au Portugal, Esposende |
Cap sur
Porto, où nous attendent une gigantesque lessive -24 kilos amarrés sur le
vélo ! et une journée de tri de photos, avant que Rachel et Julie ne débarquent pour quelques jours.
Une jolie balade à vélo nous mène, le long de la plage jusqu’à l’embouchure du Douro, s’écoulant de Porto.
Une jolie balade à vélo nous mène, le long de la plage jusqu’à l’embouchure du Douro, s’écoulant de Porto.
Joyeuses
retrouvailles à l’aéroport, les filles comptaient les heures…
Julie se voit submergée dès son arrivée par ces deux petites choses en manque de compagnie. "Je voudrais un bonhomme de neige"...
Julie se voit submergée dès son arrivée par ces deux petites choses en manque de compagnie. "Je voudrais un bonhomme de neige"...
Dernier coucher de soleil sur la jetée, aussi spectaculaire qu'au Cabo Corrubedo qui nous amènera une semaine de pluie quasi continue, trouée de tempêtes de vent impressionnantes.
Visite de Julie et Rachel |
Une première journée, encore clémente, nous permet de visiter Porto a peu près au sec, et même sous le soleil. Nous nous imprégnons de cette ville séduisante, au charme parfois désuet, nous laissons porter par ses ruelles étroites et sombres, traversons le célèbre pont conçu par Eiffel, lorgnons, l’œil sceptique et l’estomac remonté, les non moins célèbres Francesina dans les assiettes des badauds, mélange de saucisse, pain et fromage enveloppé d'une pâte à lasagne, suffocant sous une sauce épaisse… et nous rabattons tout de go sur les fameux portos ! Vinho Porto bianco, rosado, tinto qui deviendront notre quotidien.
Porto |
Mais elles
se sont vraisemblablement bien faites à l’"expérience-sardine", comme toutes
celles qui languissent, les unes sur les autres, dans les magasins de
souvenirs, symbole du pays avec la morue. On a bien mangé, bien bu et bien ri,
les filles ont accueilli la pluie avec joie, ignorant les déferlantes s’épanchant à l’extérieur, tandis que le bus et les couchettes se transformaient en place de jeux pour les unes, en bar pour les autres.
Malgré le déluge, nous avons visité la jolie ville de Braga, où Yvan a vécu deux ans, entre cinq et
sept ans, son quartier et sa maison, le Bom Jesus la surplombant, son magnifique escalier baroque étincelant
sous la pluie.
Bom Jesus |
Braga |
La réserve
naturelle du Parc Gérês, au nord, nous a fait découvrir, lors d’une jolie
marche, des forêts à l’allure de jungle, les brumes conférant aux lieux une
atmosphère particulière. Nous y avons goûté de délicieuses chanterelles, cueillies
le long du sentier, et surtout, l’incroyable miel de Gerês, très réputé,
« le meilleur du monde » selon les apiculteurs du coin. Et on n’a pas
été déçu.
Un dernier
repas dans un petit resto au port de Vila do Conde, autour d’un bar succulent
et de steaks de boeuf et sanglier ibérique du genre « 3 repas en
un », tendres à souhait…
Une
dernière balade sur la plage après une nuit tourmentée, entourés d'éléments déchaînés et de goélands à la fête, flirtant avec le vent, se régalant de poissons échoués… et c’est déjà l’heure des
« au revoir ».
Dommage mais tant pis pour le temps, on en a quand-même passé du sacrément bon ensemble, et comme dirait Rachel, « le soleil était dans les cœurs » !
Dommage mais tant pis pour le temps, on en a quand-même passé du sacrément bon ensemble, et comme dirait Rachel, « le soleil était dans les cœurs » !
Parc national de Gerês |
Guimarês |
Vila do Conde |
Retour à Porto, au camping municipal, simple
mais chaleureux, et qui a l’avantage de ne nous coûter que 7 euros la nuit…
mais dont l’inconvénient est de ne pas avoir de wi-fi.
Puis chez les voisins, pour quelques nuits supplémentaires, dans un autre
camping plus cher mais que les filles apprécient, car il a une petite place de
jeux, une toilette pour bébés, et même des
miroirs ! Et que nous apprécions, car il nous permet aussi de retrouver un semblant de vie sociale.
Le temps de partager un apéro avec des normands, de goûter à leur délicieux vin de "gratte-à-cul", d'apprendre à faire du caramel au beurre salé, de se refaire un physique au ping-pong, de ressortir les playmobil, de partager un autre apéro, une pasta-party et nos expériences avec un couple de jeune zurichois sur les routes de l'Europe dans leur vieux camion.
Le temps de mettre en ligne tout ceci, de charger les photos, de retrouver quelques applications école pour entraîner les notions sur les routes parfois cahoteuses.
Le temps de répondre aux messages, de comprendre quelque chose au GPS qui ne répond plus depuis Lourdes et nous a valu bien des errances dans les villes…
Le temps surtout de se balader à vélo le long des plages jusqu’à Porto, de jouer dans les vagues, dans l’été retrouvé.
Le temps de partager un apéro avec des normands, de goûter à leur délicieux vin de "gratte-à-cul", d'apprendre à faire du caramel au beurre salé, de se refaire un physique au ping-pong, de ressortir les playmobil, de partager un autre apéro, une pasta-party et nos expériences avec un couple de jeune zurichois sur les routes de l'Europe dans leur vieux camion.
Le temps de mettre en ligne tout ceci, de charger les photos, de retrouver quelques applications école pour entraîner les notions sur les routes parfois cahoteuses.
Le temps de répondre aux messages, de comprendre quelque chose au GPS qui ne répond plus depuis Lourdes et nous a valu bien des errances dans les villes…
Le temps surtout de se balader à vélo le long des plages jusqu’à Porto, de jouer dans les vagues, dans l’été retrouvé.
Porto à nouveau |
Lavoir public |
Réserve naturelle de l'embouchure du Douro |
Elles ont
adopté le voyage, apprivoisé leur nouvelle demeure. Quand elles parlent "maison",
d’ailleurs, ce n’est plus à celle de Crissier qu'elles se réfèrent, mais à leur maison mobile.
Elles
s’entendent comme larron en foire, avec les chamailleries nécessaires à l'équilibre, inventent mille et un jeux avec tout ce
qu’elles ont sous la main. Elles semblent être à leur place, même
si elle change tous les jours, gaies et insouciantes, souhaitent poursuivre la route, excitées comme au premier jour.
Et puis il y a la répartie de Loïse à la question de savoir ce qu’elle voudra faire quand elle sera plus grande… : « j’aimerais bien gagner du temps, parce que je crois que peut-être, quand je serai grande, je referai un voyage comme ça ! »
Voilà qui nous soulage, nous qui craignions qu'elles confondent vacances et voyage, et ne s'essoufflent passées les premières semaines, gagnées par le mal du pays.
Et puis il y a la répartie de Loïse à la question de savoir ce qu’elle voudra faire quand elle sera plus grande… : « j’aimerais bien gagner du temps, parce que je crois que peut-être, quand je serai grande, je referai un voyage comme ça ! »
Voilà qui nous soulage, nous qui craignions qu'elles confondent vacances et voyage, et ne s'essoufflent passées les premières semaines, gagnées par le mal du pays.
Elles n'ont cependant pas oublié Crissier, leur univers. Elles en parlent régulièrement, une bouchée de
mayonnaise suffit à les transporter chez grand-maman qui en servait avec le
poisson, le quotidien se remplit d’anecdotes avec la famille et les amis, elles
nourrissent les souvenirs, avec sans doute une pointe de nostalgie.
Bientôt la
reprise. L’école va bon train, les élèves sont motivées, les enseignants
relativement souples… Et quoi de plus motivant qu’une école en plein air, avec
pour décor les pics ou le large, et avec pour fond sonore les cris des craves ou des goélands
et l’éclat des vagues.
On avance… avec le luxe qui est le nôtre cette année et qui ne se répétera pas : celui de n’avoir que 2 élèves dans la classe !
Quant à nous deux, nous nous préparons mentalement à fêter nos noces de diamant au retour, les 9000 heures que nous passerons ensemble cette année nous faisant allègrement sauter les échelons... pour autant que nous y survivions!
On avance… avec le luxe qui est le nôtre cette année et qui ne se répétera pas : celui de n’avoir que 2 élèves dans la classe !
Et c’est
reparti ! Cap sur les montagnes, puis sur le sud du Portugal que nous nous
réjouissons de découvrir.
Un premier
contact avec ce pays, qui déjà nous séduit… la chaleur des gens, la langue
chantante, « exotique », avec un clin d’œil tout particulier aux
nombreux élèves portugais allophones qui nous ont amené des bribes de pays avec eux, et
qui nous laissent d’autant plus admiratifs que l’on se dépatouille plutôt mal
que bien dans ce nouvel univers langagier. On pensait qu’il suffisait de
glisser quelques « ch » bien pensés dans le vocabulaire espagnol pour
se faire comprendre…. mais ce n’est pas aussi simple !
L'été est revenu depuis une semaine. Aujourd’hui, vendredi 24 octobre, il fait à nouveau plus de 30 degrés à l'ombre… On suffoque. La chaleur
est presque insupportable au soleil, en regard des 14 degrés de la semaine
dernière….